10/07/99: CORK-KILLARNEY!
Ce qui devait constituer une courte étape durera un
peu plus de 10 heures! mais tout vient à point à qui sait attendre...dit
le proverbe.
Après un petit déjeuner plus que copieux (oeufs, bacon, saucisses,
toasts) et un départ tardif voire "poussif", nous fîmes
notre première escale à Kinsale sur
les conseils de Marion.
Il faut préciser que c'est le premier jour de conduite de JF; il ne restait
plus que lui et la boucle était bouclée.
Kinsale est un joli petit port (quoique les bateaux y sont finalement rares)
mais typiques question maisons "bariolées". Ici commence notre
recherche de la carte postale idéale.
Nous errons un peu dans la ville et repartons à nouveau pour Castletownshend,
recommandé par JF.
Caro profite de la voiture pour dormir encore. Lorsqu'elle daigne se réveiller,
nous sommes dans une sorte de port minuscule avec sur la gauche, un château
splendide; un paysage enchanteur et reposant.
Nous reprenons nos esprits et montons vers le haut du village où se trouve
une ravissante église.
Séance photos sur un banc en
bois.
L'heure tourne..vite à la voiture! direction Killarney.
Nous voilà sur de petites routes de montagnes rocailleuses. 15h30, la
faim nous tenaille. Nous faisons une halte devenue nécessaire. Pas pour
tout le monde (Mathieu et JF) puisque nos deux têtes brûlées,
nos GI's en mal de sensations, se rebiffent. Ils ne veulent pas manger!
Killarney se dessine peu à peu, Nous ne faisons qu'y passer pour l'heure.
Nous avons d'autres projets dans l'immédiat. Nous nous dirigeons en effet
vers Dingle Bay.
Premier arrêt: Inch. Incursion vers la plage.
Nous plantons lamentablement la Cordoba
dans le sable
et elle s'enlise dangereusement.
Mathieu et JF, nos jumeaux nationaux (Clone1 /Clone 2) se déshabillent
dans la voiture et courrent vers la plage tels de fougueux étalons. La
mer est déchaînée...Que Ni-Ni! Après une "frugale"
baignade dans une eau à -40°...retour
à la voiture.
Notre but est d'atteindre la pointe et de par la même, cotoyer le bout
du monde.
La route semble interminable et, comme par surprise, au milieu du brouillard
surgit le large et ses îles.
Nous voilà à l'extrême Ouest de l'Irlande et par la même
occasion de l'Europe s'il vous plaît.
Nous arrêtons la voiture. Face à nous, un christ blanc et un goéland
perché sur le véhicule de touristes Anglais. CLIC-CLAC! une petite
photo de la joyeuse bande et retour à Killarney.
Il est déjà tard et la fatigue de ces 10 heures de route se fait
sentir.
Arnaud, au volant, fend impétueusement la bise. Il fonce quoi! La faim
nous gagne. Mais aussi, nous avons hâte
de nous doucher.
Pour une fois, nous n'avons pas de problèmes pour trouver l'auberge.
Elle se dresse devant nous comme par miracle. C'est un beau manoir Irlandais..très
esthétique mais l'intérieur nous calmera.
Après cette longue journée, les ennuis ne font que commencer.
Les lits que l'on nous avait attribués sont pris; retour à la
réception.
Pas de douche..l'endroit est morbide et sale. Le routard nous conseille d'aller
dîner chez "Sheila", mais voilà, le restaurant est fermé!
Nous sillonnons donc Killarney et finissons par attérrir dans ce qui
nous semble être un honnête restaurant.
L'eau de notre carafe sera baptisé "La feet Water" par Jean-François,
celà en raison de son goût tout à fait "équivoque".
Pourtant nous en redemandons..."Allez Jean de Florette...amène-nous
encore de l'eau!" ;-) Le service est long et les plats sans réelle
saveur. Déçus, nous partons à la recherche d'un pub, sans
succès car nous sommes vite rattrapés par le couvre-feu de l'auberge
(ben oui...).
Une fois sur la route du retour, impossible de nous rappeler à quel moment
bifurquer pour la rejoindre. Nous "refaisons" la route dans tous les
sens. Passerons-nous la nuit à la belle étoile?! (Quoique ce serait
peut-être l'occasion de "squizzer" ces horribles dortoirs où
nous sommes parqués). Les douze coups de minuit viennent de sonner et
nous sommes toujours dans notre carrosse à la recherche du manoir. Soudain,
Marion est prise d'une crise de fou rire, qu'elle communique à tout le
monde. Nous redevenons rapidemment "dignes" et nous finissons par
retrouver notre demeure. L'appréhension de regagner nos chambres nous
prend, et nous retardons ce moment redouté de tous en nous installant
dans le salon, histoire de discuter un peu, le temps de se "frapper"
une cannette de 7up.
Tout de suite, retrouvons Mathieu et ce, pour un résumé de la
nuit: ça s'intitule: "La soirée de l'auberge maudite".
" Minuit, l'heure du crime..ça y est! nous apercevons un toit en
pain d'épice. Nous trouvons l'auberge splendide: un manoir extraordinaire
"de l'extérieur". Mais, à peine rentrés, c'est
le désenchantement qui nous gagne. 1er épisode..les WC. L'endroit
nous parait tellement ignoble que l'ironie s'installe peu à peu. Les
WC "Gent's" sont si dégueulasses donc, que tout penauds, nous
nous faufilons dans les toilettes pour dames. Une vie en commun 24h/24! Cette
perspective ou plutôt cette réalité nous fit sourire dans
un premier temps puis franchement rire quelques secondes plus tard. Un fou rire
caverneux (puisque nous étions chacun dans nos "retranchements"!).
Le second épisode commence avec l'entrée dans les chambres; une
entrée "à la Dublinoise" c'est à dire dans le
noir total! chacun cherche son lit. Bien sûr, celui qui m'était
attribué est déjà occupé: "Jean-François..Y'a
quelqu'un dans mon lit...BIS BIS). Du coup, je décide (suggestion de
JF) de prendre le lit d'en dessous...on tâte..personne. Mais je vois bien
que des affaires étrangères sont déposées sur et
autour de mon nouveau gîte. Je m'y installe tout de même; et je
dois le dire un peu dégoûté...mais bon..tant bien que mal
je m'endors. Mais 1h ou 2 après, je suis réveillé par un
tatonnement sur mon pied. C'est le véritable propriétaire de la
tanière...car ce n'est pas un lit..c'est bien trop sale et ça
sent excessivement mauvais. J'en déduis rapidemment que ce nouvel arrivant
est un porc. Voyant son lit occupé, la bête se gêne beaucoup
moins que nous puisqu'il allume la lumière dans le but de débusquer
une nouvelle litière où il pourra passer la nuitée.
Mais pour moi, c'est quand même un stress pour le réveil. Mais
que va-t-il se passer?! Ce n'est pas la confrontation physique qui me fait peur,
enfin..elle ne me vient pas même à l'idée mais plutôt
la barrière de la langue qui freinera les "explications"..Bref,
je me sens mal.
Je suis réveillé par mon colocataire du dessus qui en s'agitant
me fait tomber une bouteille d'eau dessus. A part ça, la bête se
réveille bien après moi.
Le spectacle n'en est pas moins toujours aussi hallucinant Au bordel olfactif
(odeur pestilentielle) s'ajoute désormais le bordel visuel: des immondisses
d'affaires trônent un peu partout.
Vite réveillés, vite douchés, vite partis (sans petit-déjeuner).